Bonjour à tous !
Dans certaines professions, comme notamment chez les avocats, les notaires et les huissiers, mais aussi chez les universitaires, se trouvent beaucoup d'adeptes des majuscules à tire-larigot. Or, la langue écrite française, contrairement à l'allemande ou à l'anglaise, fait un usage très modéré des majuscules.
Ainsi, on écrit le tribunal de grande instance de Paris, la cour d'appel de Versailles et la Cour de cassation ; on écrit "le président du tribunal de grande instance de Lyon a accepté de renvoyer l'affaire" et "le président de la République française est un homme normal".
Références :
Imprimerie nationale, "Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale", Paris, Imprimerie nationale, 1990, ISBN 2-12-081075-0, 70 F.
http://www.synapse-fr.com, Synapse Développement, "Manuel de typographie française en ligne", 1994-2013.
Les noms des organismes et institutions d'État à caractère unique (dont la compétence s'étend à tout le pays) sont des noms propres. Le premier nom du libellé s'écrit en majuscule, ainsi que l'adjectif, s'il précède :
- les Archives nationales ;
- la Chambre des communes ;
- le Conseil d'État ;
- le Conseil des ministres ;
- la Cour de cassation ;
- l'Institut Pasteur (de Paris) ;
- le Quai d'Orsay ;
- la Cour de justice de l'Union européenne ;
- le Conseil constitutionnel ;
- etc.
Si les organismes n'ont pas un caractère unique, national –si un certain nombre du même type existent dans la nation– ils s'écrivent avec une minuscule :
- le tribunal de grande instance de Paris ;
- la cour d'appel de Versailles ;
- les archives municipales (comparez avec les Archives nationales) ;
- la caisse régionale de sécurité sociale ;
- le conseil général ;
- le conseil régional ;
- la mairie de Toulouse.
Les noms des fonctions, charges, titres civils, administratifs ou religieux s'écrivent normalement sans majuscule :
le cardinal ; le député ; le doyen ; l'empereur ; le ministre (mais le Premier ministre) ; le chancelier ; le directeur ; le sénateur ; le maire ; le président de la République (on trouve parfois dans les textes officiels "le Président de la République") ; le prince ; le roi ; le préfet ; le recteur ; le souverain pontife ; etc.
Lorsque, dans un texte particulier, le titre prend la place du nom du personnage qui le portait et sert à désigner, sans confusion possible, le personnage historique, on peut alors l'écrire avec une majuscule.
l'Empereur = Napoléon Ier
le Cardinal = Richelieu
etc.
Certains titres qui ne s'appliquent qu'à un seul individu sont assimilables à des noms propres et s'écrivent habituellement avec une majuscule :
le Führer
le Duce
le Caudillo.
Madame, Mademoiselle, Monsieur : ces trois termes suivent des règles d'emploi identiques. Les abréviations correspondantes sont les suivantes :
Monsieur = M. (Mr n'est plus utilisé mais l'était couramment au XIXe siècle)
Messieurs = MM.
Madame = Mme
Mesdames = Mmes
Mademoiselle = Mlle
Mesdemoiselles = Mlles
Ils ne s'abrègent que devant le nom, le prénom ou le titre des personnes. (M. Dupin. M. le préfet. MM. les conseillers. Mme Dupin. Mlle Louise.)
Ils s'écrivent en entier et sans majuscule :
1. Lorsqu'ils sont employés seuls. (Je ne connais pas monsieur.)
2. Lorsqu'on s'adresse directement à la personne. (Je vous écoute madame. À vous monsieur le maire.)
Ils s'écrivent en entier avec une majuscule :
1. Lorsqu'ils constituent un titre honorifique historique. (Monsieur, frère du roi. La Grande Mademoiselle. Madame mère.)
2. lorsqu'ils constituent le premier mot d'un ouvrage (Madame Bovary. Mademoiselle de Maupin.)
Et si vous avez un peu de temps, n'hésitez pas à consulter l'excellent Jean-Pierre Lacroux, dont la page
http://www.orthotypographie.fr/volume-II/madame-mythologie.html est un régal.
