[Archives dép.] [presse] Tramoni, Dieudonné Lilius Felix / 19 décembre 1899
Retranscription du compte rendu du procès de Tramoni Dieudonné-Lilius-Félix né le 6 octobre 1863 à Aullène, fils d'Antoine-Paul Tramoni et de Sophie née Chiaroni
(coupures de journaux relevées aux A.D. de Bastia par une jeune Zicavaise et transmises par François Tafanelli).
COUR D'ASSISES DE LA CORSE
Audience du 19 décembre 1899
Sous la Présidence de Monsieur le Conseiller Stefanini
Assassinat. Meurtre. Tentative de Meurtre. Tentative d'Assassinat.
L'accusé qui a comparu hier devant messieurs les jurés est cet instituteur de Loreto de Tallano dont l'odyssée a fait un si grand bruit dans notre pays ; Il répond aux noms de Tramoni Dieudonné-Lelius-Félix ; il est inculpé d'avoir volontairement donné la mort aux nommés Serra Paul-Noël, et Arii Sébastien et d'avoir tenté de donner volontairement la mort au brigadier de gendarmerie Boissy et à la nommée Jacqueline Serra, et ce le 14 mai 1899 et dans les circonstances relatées par l'acte d'accusation.
Acte d'accusation
Tramoni Dieudonné-Lelius-Félix a exercé les fonctions d'instituteur dans plusieurs communes. Il a laissé partout la réputation d'un homme léger, déréglé dans ses m?urs, adonné à la boisson et peu recommandable à tous les points de vue. Il a encouru des peines disciplinaires qui ne l'ont point corrigé et a finalement obtenu un poste de faveur à Loreto de Tallano à quelques kilomètres d'Aullène son pays natal. A Loreto, comme dans ses résidences précédentes, Tramoni n'a pas tardé à se créer des ennemis. Dénoncé comme séducteur d'une mère de famille, il a conçu un vif ressentiment contre Serra Paul-Noël maire de la commune qu'il supposait être l'auteur ou l'instigateur de la dénonciation.
Le 14 mai 1899 vers 6 heures et demie du soir, Serra Paul-Noël causait tranquillement avec Susini Jacques, près de la porte d'entrée de la maison habitée par l'instituteur. Celui-ci qui le guettait avec son fusil, fit feu de sa fenêtre et le blessa mortellement. Transporté à son domicile Serra y succomba le lendemain, il a reçu près du téton gauche une balle qui était sortie par la fosse iliaque droite. Aux cris poussés par la famille du maire, plusieurs personnes accoururent.
Passant sous les fenêtres de l'instituteur, une jeune fille Serra Jacqueline, ne put s'empêcher de crier : A l'assassin ! Tramoni lui répondit par un coup de fusil qui ne l'atteignit pas mais la balle souleva la terre à ses pieds. Serra Jacqueline put prendre la fuite saine et sauve.
Au même moment un jeune homme de 29 ans, Arii Sébastien, revenait de son travail, en bras de chemise et nu tête. Tandis qu'il traversait la place de la maison, Tramoni le visa et l'étendit raide mort. Une balle lui avait brisé le bras droit, avait pénétré dans la cavité thoracique, fracturé les 4e et 5e côtes droites, traversé le bord antérieur du poumon droit ainsi que le ventricule droit du c?ur.
Indignée la population de Loreto cerna la maison de Tramoni pour l'empêcher de se sauver. Divers coups de feu furent échangés entre ce dernier et ceux qui se trouvaient dans la rue. Tramoni reçut une décharge de petits plombs sur le côté gauche du front, du visage, du bras et du thorax pendant qu'il se montrait à la fenêtre de sa chambre à coucher. On constata en effet le lendemain, de larges éclaboussures de sang sur le crépinage extérieur. Il reçut aussi à un centimètre du bord supérieur de l'os iliaque droit une balle qui se créa une issue sur le côté droit de l'abdomen après avoir lésé les intestins et le colon ascendant. Ces blessures semblent avoir été produites par un fusil de chasse de moyen calibre. Il n'a pas été possible cependant d'en découvrir les auteurs, ni même de faire préciser le moment où elles ont été rapportées.
A l'arrivée de la brigade de Gendarmerie de Cargiaca qu'on était allé prévenir, dès que le maire avait été blessé, Tramoni fut sommé de se constituer prisonnier. Il parut désarmé à une fenêtre ; sur l'invitation qui lui fut faite de céder les armes, il prit un fusil, le démonta en deux parties et le laissa tomber ainsi qu'un stylet. Il déclara que c'étaient les seules armes qu'il eut en sa possession et pria le chef de brigade de monter sans crainte dans son appartement. Pendant qu'un gendarme le tenait en joue, le brigadier Boissy quitta son abri pour pénétrer dans la maison. A ce moment Tramoni disparut précipitamment de la fenêtre du devant et se montrant sur le seuil d'une porte donnant sur le derrière de sa maison, annonça qu'il se constituait. Tandis qu'il prononçait ces mots, il faisait feu sur le brigadier et la balle allait frapper à un ou deux mètres de distance.
Il fallut demander du renfort à la brigade de Ste-Lucie de Tallano qui arriva à deux heures du matin.
Dans la nuit, Tramoni avait vainement essayé de se sauver. Vers quatre heures et demie, dès que le jour apparut, il se présenta pieds nus, sur le seuil de la porte ouvrant sur la place.
Posté derrière un talus sur la route et en face de la dite porte, le brigadier Boissy lui intima l'ordre de s'arrêter. Tramoni répondit par un coup de fusil sans l'atteindre.
De son côté Boissy qui le tenait en joue tira à son tour et le blessa à la clavicule droite. Le rapport médical constate en effet que cette blessure a été causée par une arme de guerre.
Tramoni déposa enfin les armes, et sur l'invitation du brigadier Hermann, s'avança vers lui, les bras en l'air et vint s'agenouiller à ses pieds, tandis que celui-ci le couchait en joue.
Dès que Tramoni fut arrêté, la gendarmerie saisit à son domicile un fusil Lefaucheux, un revolver-poignard chargé de six cartouches, une cartouchière contenant vingt cartouches jetées pêle-mêle sur une table, une boîte de poudre, six cartouches de revolver, un sertisseur à cartouches, un extracteur, huit cartouches brûlées etc.
Le transfèrement de Tramoni à Sartène a présenté des difficultés à cause de l'état de surexcitation extrême dans lequel se trouvait la population de Loreto de Talllano.
La réputation de Tramoni est détestable.
La composition de la Cour est modifiée pour cette affaire, c'est M. le conseiller Flach qui préside assisté en qualité d'assesseurs de messieurs Vannier de Morelli et Fabre juges au tribunal.
Le siège du ministère public est occupé par M. Angeli avocat général ; au banc de la défense sont saisis Mes Decori et Nivaggioli.
Vingt-deux témoins sont assignés dans cette affaire, deux d'entre eux ne répondent pas à l'appel de leurs noms, mais leurs dépositions n'étant pas indispensables à la manifestation de la vérité, la cour ordonne qu'il sera passé outre aux débats.
Interrogatoire de l'accusé
Dans son interrogatoire l'accusé parle longuement des tracasseries incessantes auxquelles il était en butte de la part de la population de Loreto de Tallano, il accuse le maire Serra, une de ses victimes, d'avoir été l'instigateur de ces tracasseries et d'avoir ameuté la population contre lui. La vie lui était rendue impossible, on l'accusait d'avoir eu des relations avec un femme proche parente du maire, fait erroné, et l'auteur de cette dénonciation était le maire. La veille du crime il a passé sous ses fenêtres en chantant le Kyrie eleison par dérision.
Le soir même du crime le maire étant en compagnie de M. Susini, lui a fait les cornes. Voyant cela et exaspéré par toutes les tracasseries dont le maire était l'instigateur, il a fait feu sur Serra. La population s'est aussitôt ameutée, des coups de feu ont été tirés sur sa maison, il s'est défendu. L'accusé nie avoir tiré sur la gendarmerie, c'est la gendarmerie qui a tiré sur lui alors qu'il était déjà blessé.
COUR D'ASSISES DE LA CORSE
Audience du 21 décembre 1899
Sous la Présidence de M. le Conseiller Stefanini
Assassinat. Meurtre. Tentative de Meurtre. Tentative d'Assassinat.
Les Témoins
Serra Marc-Marie.- je venais de me séparer de mon frère alors qu'il s'était attardé à causer avec Jacques Susini. Alors mon frère a mis la main sur sa poitrine et s'est affaissé. Je me suis mis à l ?écart craignant qu'il ne tire sur moi seulement je me suis aperçu que l'un des quatre coups tirés par Tramoni l'a été sur Jacqueline. Je n'ai pas vu lorsque l'accusé a tiré sur Arii Sébastien. Quand la gendarmerie est arrivée et qu'elle a cerné la maison, le brigadier Boissy a sommé Tramoni de se rendre et de jeter ses armes par la fenêtre, l'accusé a jeté un Lefaucheux. Quelque temps après comme le brigadier s'avançait vers la maison, Tramoni a fait feu sur lui en disant : « venez je vous réserve votre part ».
Le témoin reconnaît avoir fait feu sur Tramoni après avoir vu tomber son frère, il nie que son frère se soit jamais occupé des affaires de l'instituteur Tramoni, et l'ait jamais dénoncé aux autorités compétentes.
Susini François.- était chez Jacqueline Serra lorsqu'il a entendu dire que Tramoni venait de tirer sur le Maire, s'est dirigé vers la maison de l'instituteur mais les femmes l'ont empêché d'en approcher en disant que Tramoni tirait même sur elles. A vu Tramoni faire feu sur Arii Sébastien. Jacqueline Serra lui a dit : «voyant Tramoni à la fenêtre je l'ai traité d'assassin et aussitôt il a fait feu sur moi ». La gendarmerie étant arrivée a cerné la maison, mais Tramoni a tiré sur le brigadier.
Serra Jacqueline.- était dans son jardin, a entendu des coups de feu, a vu son frère qui lui a dit que Tramoni avait tué le maire, s'est dirigée du côté de la maison de l'instituteur, a vu celui-ci à la fenêtre et l ?a traité d'assassin, Tramoni a alors fait feu sur elle sans l'atteindre.
Susini Jacques causait avec le maire Serra lorsqu'il a entendu un coup de feu et vu le maire s'affaisser, a appelé le frère de ce dernier qui se trouvait non loin de là et avec son aide a transporté le blessé chez lui. N'est plus ressorti de la soirée.
Serra Joseph.- était chez lui quand il entendu les coups de feu, s'est rendu chez le maire et l'a trouvé mortellement blessé ; tandis qu'il était là, on est venu annoncer que Tramoni venait de tuer également Sébastien Arii et qu'il avait même tiré sur la jeune Serra Jacqueline. Quand la gendarmerie est arrivée, le brigadier Boissy a sommé Tramoni de se rendre, Tramoni s'est reculé pour prendre son fusil, le brigadier Boissy lui a tiré un coup de fusil et l'a blessé à l'épaule.
Susini Antoine.- était chez lui, a entendu du bruit, est sorti et a appris que le maire venait d'être mortellement blessé par Tramoni ; à ce moment a entendu deux coups de feu et a vu que l'un d'eux avait été tiré par Tramoni sur Serra Jacqueline. Le témoin fit cerner la maison de Tramoni et avertir la gendarmerie. Celle-ci arriva bientôt et le brigadier Boissy somma Tramoni de se rendre et de jeter ses armes, celui-ci jeta par la fenêtre un fusil Lefaucheux et un revolver, puis, comme le brigadier se dirigeait vers la maison, il dit à celui-ci «brigadier vous pouvez monter, je réserve aussi votre part à vous » et il fit feu sur lui avec un revolver. Le témoin est rentré chez lui et n'est plus sorti que lorsqu'on lui a annoncé l'arrestation de Tramoni.
On entend ensuite divers témoins qui confirment les dépositions des précédents et dont les dépositions n'ajoutent rien à la clarté des débats, puis le maréchal des Logis Hermann qui au moment du crime était encore brigadier, et assistait son collègue Boissy dans l'assaut du fort de Loreto de Tallano ; le sous-officier raconte ce qui s'est passé après l'arrivée de la gendarmerie. Son récit ne diffère pas sensiblement au début de celui des autres témoins, mais pressé de questions par la défense, le maréchal des logis Hermann finit par déclarer que le procès verbal dressé le 14 mai 1899 est faux, qu'il l'a signé aveuglément dans le but de rendre service à un camarade, mais que aujourd'hui, ayant levé la main à Dieu, il est obligé de dire la vérité, et cette vérité il la dit quoiqu'il puisse arriver, il sait parfaitement qu'il va peut-être briser sa carrière, mais qu'il tient à décharger sa conscience du poids qui l'accable. Tramoni n'a pas tiré sur la gendarmerie c'est au contraire le brigadier Boissy qui a tiré sur Tramoni.
On entendit ensuite quelques témoins à décharge parmi lesquels M. Albert ancien instituteur à Loreto de Tallano. Ce témoin déclare que lui aussi quand il était instituteur dans cette commune, il a été en butte aux tracasseries du maire Serra et de ses administrés. Le maire Serra l'a dénoncé deux fois aux autorités compétentes qui ont procédé à deux enquêtes lesquelles ont été classées sans suite. Finalement il a été obligé de demander lui-même son changement, ne pouvant plus résister aux tracasseries des habitants de Loreto de Tallano.
L'audition des témoins terminée, la parole est donnée à M. l'avocat général.
Le Réquisitoire
L'honorable organe du ministère public parle tout d'abord des antécédents de l'accusé. Tramoni, dit-il, appartient à une famille dont le nom a quelquefois retenti dans l'enceinte de la cour d'assises, son frère a été condamné à cinq ans de prison pour meurtre provoqué, quant à lui les renseignements donnés sur son compte sont déplorables, il a exercé les fonctions d'instituteur dans diverses localités, et partout il a laissé la réputation d'un homme violent, adonné à l'ivrognerie et à la débauche. M. l'avocat général n'en veut d'autres preuves que deux lettres écrites à Tramoni par ses propres frères. Tramoni a même été l'objet d'un rapport défavorable de la part de M. Fabre, ex-directeur de l'école Normale d'Ajaccio.
M. Angeli se livre on ne sait pourquoi à une charge furibonde contre la presse judiciaire qui, dit-il laisse parfois surprendre sa religion. Il fait ensuite un récit aussi exact que possible des évènements qui ont ensanglanté la commune de Loreto de Tallano dans la journée du 14 mai 1899, puis il discute les charges qui pèsent sur l'accusé.
Parlant de l'attentat commis par Tramoni sur la personne du maire Serra, M. Angeli déclare que cet attentat constitue un lâche et odieux assassinat. Tramoni n'avait aucune raison d'en vouloir au maire Serra qui ne lui a jamais témoigné aucune animosité, et c'est en vain qu'il soutient que c'est exaspéré par les tracasseries auxquelles il était en butte de la part de sa victime, qu'il a fait feu sur elle. C'est en vain aussi qu'il soutient que le jour même où il a tué le maire, celui-ci a fait les cornes, il a été impuissant à établir ses allégations. C'est donc sans motif aucun et uniquement pour obéir à ses instincts sanguinaires dans la journée du 14 mai 1899 qu' il a donné la mort au maire Serra ; c'est aussi sans motif aucun qu'il a fait feu sur la jeune Jacqueline Serra, et donné la mort au malheureux Arii Sébastien. Arrivant aux tentatives de meurtre et d'assassinat dont Tramoni se serait rendu coupable sur la personne du brigadier de gendarmerie Boissy, M. Angeli déclare renoncer à l'accusation en ce qui concerne la tentative commise le 15 mai 1899 étant données les déclarations tardives du maréchal des logis Hermann ; mais il soutient, que dans la journée du 14 mai l'accusé a fait feu sur le brigadier Boissy.
Dans ces conditions messieurs les jurés feront leur devoir en frappant sévèrement l'accusé, toute leur pitié en sa faveur se bornera à lui accorder les circonstances atténuantes.
-Nous ne voulons pas apprécier ici l'insinuation lancée par monsieur l'avocat général contre la presse judiciaire de notre ville, mais nous tenons cependant à lui dire que tant que la liberté de la Presse existera, il ne sera pas en son pouvoir d'empêcher les chroniqueurs judiciaires de se livrer à toutes appréciations qu'il leur convient, soit sur la façon dont sont dirigés les débats, soit sur l'impression produite sur eux par les dépositions des témoins. Dans tous les cas, il y a à Bastia trois journaux quotidiens qui publient des comptes rendus judiciaires et il nous semble qu'ayant à se plaindre de l'un d'eux, il aurait dû le nommer et ne pas laisser planer des soupçons sur les autres.-
Plaidoirie de Me Decori
Me Decori, l'un des défenseurs de Tramoni, prend le premier la parole. Il laissera à Me Nivaggioli le soin de discuter les charges qui pèsent sur Tramoni relativement aux crimes dont il a à répondre devant la justice. Pour lui il se bornera à laver Tramoni des insinuations lancées contre sa moralité par M. l'avocat général. Me Decori donne lecture de divers certificats émanant des Maires des Communes où il avait exercé avant d'être nommé à Tallano, et desquels il semble que la conduite de Tramoni a été irréprochable. Il discute ensuite les charges pesant sur Tramoni relativement à la double tentative de meurtre qu'il aurait commise sur le brigadier Boissy. Il fait l'éloge du maréchal des logis Hermann, au courage civique duquel il rend hommage, et dit que après ses déclarations et celle du gendarme Pelissier, on ne saurait plus soutenir sérieusement que Tramoni a fait feu sur le brigadier Boissy. Me Decori termine en cédant la parole à Me Nivaggioli.
Plaidoirie de Me Nivaggioli
Me Nivaggioli s'étonne que M. l'avocat général n'ait pas renoncé à accuser Tramoni d'avoir fait feu sur la gendarmerie, surtout après les déclarations du maréchal des logis Hermann et du gendarme Pelissier ; il flétrit la conduite du brigadier Boissy qui a tiré sur un homme désarmé, et qui s'il était encore en vie, devrait être sur la sellette en compagnie de Tramoni. Il discute ensuite l'assassinat commis sur la personne du maire Serra, et soutient contrairement aux allégations de M. l'avocat général que les rapports existant entre Serra et Tramoni étaient on ne peut plus mauvais, grâce aux tracasseries dont Serra harcelait à chaque instant Tramoni. Il rappelle aux jurés la déposition de M. Albert ancien instituteur à Loreto de Tallano, qui est venu déclarer qu'il avait été obligé de quitter cette commune, à la suite des molestations dont il a été victime de la part du maire Serra. Le système invoqué par l'accusé est donc parfaitement vraisemblable et messieurs les jurés se demanderont si ce n'est pas obéissant à une exaspération bien légitime que Tramoni a fait feu sur Serra. S'occupant de la tentative de meurtre sur Jacqueline et du meurtre d'Arii Sébastien, Me Nivaggioli soutient que Tramoni n'a tiré sur eux que après avoir essuyé le feu de Serra Marc-Marie frère du maire, et puise la démonstration de ce qu'il avance dans les constatations même de la procédure.
Dans ces conditions MM. les jurés, ne feront pas droit aux réquisitions sévères de M. l'avocat général, ils feront bénéficier l'accusé de l'excuse de la provocation violente.
La question de provocation violente, est posée aux jurés sur la demande de l'accusé.
Le verdict
Le jury entre dans la salle de ses délibérations à 5 h. 35, il en ressort à 6 h. 25 en rapportant un verdict irrégulier. En conséquence M. le Président ordonne que le jury rentre de nouveau dans la salle de ses délibérations afin de régulariser son verdict. Le jury s'exécute et ressort à 6 h. 45, rapportant un verdict reconnaissant Tramoni coupable de meurtre provoqué sur la personne de Serra Noël et de meurtre non provoqué sur la personne de Arii Sébastien. Le verdict acquitte Tramoni de la tentative de meurtre sur la personne de Serra Jacqueline, et de la double tentative d'assassinat sur le brigadier Boissy. Le verdict admet les circonstances atténuantes en faveur de l'accusé.
En conséquence la cour condamne Tramoni Dieudonné-Lelius-Félix à la peine de vingt ans de travaux forcés.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Si vous désirez rédiger un commentaire, il vous faut utiliser un compte Google, par exemple, ou alors en créer un. Pour créer un compte "Google", taper votre commentaire, sélectionner "Compte Google" dans le menu déroulant, puis cliquer sur le bouton "Publier" qui vous redirige vers une page de connexion à un compte Google. Cliquer sur le bouton en haut à droite "INSCRIPTION" et suivre les instructions.