lundi 2 février 2009

[Presse] Aullène ANANI Ahmed - Médiateur Prud'homal. 2009

Ahmed Anani Médiateur


NICE MATIN Edition Antibes -06-
Le 23 janvier 2009.


Ahmed Anani sur le boulevard d'Aguillon. Dans les ruelles de la vieille ville, il retrouve son enfance. Celle de son petit village de Corse. : Photo Philippe Bertini

Dès son plus jeune âge, dans son petit village d'Aullène, au coeur de l'Alta-Rocca en Corse du Sud, Ahmed Anani était l'écrivain public non officiel mais ô combien précieux de plusieurs familles issues de l'immigration.
« J'étais toujours là pour leur faire leurs courriers, ou être le traducteur ». Né de parents marocains, il a naturellement envie de tendre la main. D'aider les autres. « Aider mon prochain. Je crois en Dieu mais je ne suis pas pratiquant » précise-t-il.
Il est installé à Antibes depuis trois ans. Dans la vieille-ville : « J'aime l'ancien ». Et il vient d'être élu juge prud'homal. Côté employeur avec le MPCIA (mouvement patronal du commerce, de l'industrie et de l'artisanat). « Le but est de briser l'étiquette de l'employeur qui exploite le salarié. Par là même, c'est l'occasion d'aider les entrepreneurs de PME qui ont souvent un sens commercial mais ne prennent pas assez de précautions juridiques. Je ne me retrouve pas du tout dans le conflit employeur/salarié. Je privilégie la conciliation. J'aimerais aussi aider les entrepreneurs issus de la diversité ».
Une association pour l'aide juridique
Trentenaire, ce célibataire gérant de deux entreprises (une de location de voitures de luxe et une immobilière) a déjà une belle expérience de médiateur. Son phrasé calme et assuré en fait sûrement un candidat de choix dans ce rôle. Un ton raccord avec la fonction. Ayant fait ses premières armes à l'heure où la plupart des petits garçons ne se préoccupent que de jouer aux billes ou de se goinfrer de bonbons.
Après des études commerciales, il verse finalement dans le droit. Et pendant son passage à Paris, il oeuvre dans une association juridique. « Notre but premier était de faire de la médiation et de la conciliation majoritairement pour des personnes à faibles revenus. C'était gratuit et nous voulions toujours trouver des solutions à l'amiable. Pour moi, ce fut une formation qui m'a permis de mettre mes connaissances en pratique mais aussi d'apprendre sur moi-même » assure-t-il sans fausse pudeur. Et l'aventure est sur le point de renaître ici. « Avec des amis avocats, nous sommes en train de constituer une association similaire ».
« On est le propre créateur de son avenir »
Le jeune homme élégant à la carrure de rugbyman se place aussi dans un rôle de défenseur de la diversité : « qu'elle soit de préférence sexuelle, de race, de couleur ou de handicap. C'est le droit de tous d'entreprendre. Ce n'est pas un combat, je n'aime pas ce mot. Il est sûr que les gens issus de cette diversité auront un parcours plus long mais ce n'est pas inaccessible. C'est le symbole Obama. On est le propre créateur de son avenir ».
A t-il dans son propre parcours subi le racisme ? « Je ne l'ai jamais vécu en tant que tel mais beaucoup de personnes autour de moi en ont souffert ou en souffrent encore. Si je l'ai vécu, je suis passé au-dessus. Sans doute parce que j'ai la volonté d'en faire plus que les autres ».
Contact : ahmed.anani@laposte.net
Nice-Matin