lundi 26 février 2007

[archives nat.] Cour d'assises Bastia / 1848 / Affaire Lilla Lanfranchi

Dans le cadre des recherches effectuées par François Tafanelli parmi les archives publiques policières et juridiques de nos villages d'Aullène et de Monacia, sa correspondante Jeanine Thery lui a communiqué les photographies prises aux Archives nationales d'un compte rendu du troisième trimestre 1848 de la Cour d'assises de Bastia d'une affaire de meurtres à Aullène. Parmi les noms cités dans le compte rendu se trouvent : Desanti et Lanfranchi.

Pietro Paolo Desanti, fils de Don Santo Desanti et de Maria Caterina née Desanti, s'est marié à Aullène le 1 juin 1847, à l'âge de 25 ans, avec Maria Livia Sinoncelli (voir la note correspondante).

------------- début du texte retranscrit -------------

1851, Cour d'assises de Bastia, affaire Lilla Lanfranchi

Compte rendu des affaires jugées par la Cour d'assises de la Corse pendant le 3ème trimestre de 1848, sous la présidence M. le Conseiller de la Cour.

1848, Cour d'assises de Bastia, affaire Lilla Lanfranchi

23e
Lanfranchi Lilla
(assassinat)

Le 21 août 1847 Pierre Paul Desanti tombait sous un coup de fusil à quelque distance d'Aullène. Le coup partait d'un makis qui borde la route. Un enfant qui devançait Desanti de quelques pas entendit le frôlement d'une robe dans le makis et distingua des vêtements de femme.

1848, Cour d'assises de Bastia, affaire Lilla Lanfranchi

Cela se passait à l'orée de la nuit qui était close lorsque Lilla Lanfranchi revint au moulin qu'elle habitait avec sa mère. Une jeune fille s'y trouvait et Lilla dans l'exaltation qui suit souvent une résolution violente lui raconta la mort de Desanti qu'elle avait tué ou fait tuer ; ce que le témoin ne précisait pas.

Lilla acusait d'intimes relations avec Desanti et lui avait envoyé des émissaires pour le décider à l'épouser. Sur son refus elle s'était répandue en menaces et on l'avait vue s'exercer au tir du fusil. Enfin Desanti s'était marié depuis deux mois avec une autre femme. Ce fut là son arrêt de mort.

L'accusée a nié aux débats toute espèce de relation avec la victime et toute participation à sa mort.

Les charges étaient accablantes. Desanti lui-même l'avait désignée en mourant.

Quatre voix ont prononcé son acquittement qui est dû aux pressantes sollicitations de la famille et aux préjugés du pays.

------------- fin du texte retranscrit -------------


[généalogie] Acte de mariage de Pietro Paolo Desanti avec Maria Livia Sinoncelli, 1 juin 1847

Extrait de l'exemplaire du registre de l'état civil de 1847 d'Aullène détenu au Archives départementales :

Mariage 1 juin 1847 de Pietro Paolo Desanti avec Maria Livia Sinoncelli ; Pietro Paolo Desanti 25 ans propriétaire Aullène et y né le 14 septembre 1822, fils de feu Don Santo Desanti mort à Aullène le 30 août 1829 et de la veuve Maria Caterina née Desanti âgée de 53 ans, propriétaire Aullène ; Maria Livia Sinoncelli 20 ans propriétaire Aullène et y née 1 octobre 1827, fille d'Antonio Sinoncelli 45 ans et de Maria Gostansa née Susini 42 ans, tous deux propriétaires Aullène ; témoins Filippo Lanfranchi 30 ans, Don Giacomo Desanti oncle germain de l'époux 60 ans, Giuseppe Maria Lanfranchi 28 ans et Pietro Chiaroni 40 ans, tous propriétaires Aullène, ne sont pas parents avec les époux sauf Don Giacomo Desanti [ont signé Philippe Lanfranchi, Lanfranchi Giuseppe Maria, Don Giacomo Desanti, Pietro Chiaroni, Sinoncelli Antonio, Pietro Paulo Desanti, Paolo Lucchini]

1847, acte de mariage de Pierre Paul Desanti et Marie Livia Sinoncelli1847, acte de mariage de Pierre Paul Desanti et Marie Livia Sinoncelli

Pietro Paolo Desanti est le né le 14 septembre 1822 à Aullène (voir note correspondante).

Il a été assassiné à Aullène par Lilla Lanfranchi le 21 août 1847 (voir note correspondante).

Pietro Paolo Desanti appartient à la branche de Don Tomaso Desanti & Maria Vittoria Comiti (cliquer ici)

Sur le site d'Aullène, on peut également consulter les
actes en vrac d'Aullène et actes en vrac de Monacia.




[généalogie] Acte de naissance de Pietro Paolo Desanti avec Maria Livia Sinoncelli, 14 septembre 1822

Extrait du registre de l'état civil d'Aullène détenu à la mairie :

Naissance 14 septembre 1822 de Pietro Paolo Desanti ; fils de Santo Desanti 36 ans (né vers 1788) et de Maria Caterina 30 ans (née vers 1792) ; témoins Gregorio Desanti 30 ans (né vers 1792), Giacomo Desanti 32 ans (né vers 1790).

1822, acte naissance Pietro Paolo Desanti
1822, acte naissance Pietro Paolo Desanti

Pietro Paolo Desanti, fils de Don Santo Desanti et de Maria Caterina née Desanti, s'est marié à Aullène le 1 juin 1847, à l'âge de 25 ans, avec Maria Livia Sinoncelli (voir la note correspondante).

Il a été assassiné à Aullène par Lilla Lanfranchi le 21 août 1847 (voir la note correspondante).

Pietro Paolo Desanti appartient à la branche de Don Tomaso Desanti & Maria Vittoria Comiti (cliquer ici)

Sur le site d'Aullène, on peut également consulter les
actes en vrac d'Aullène et actes en vrac de Monacia.




samedi 10 février 2007

[archives nat.] Cour d'assises Bastia / 1851 / Affaire Pompée Chiaroni

François Tafanelli ayant entrepris d'éplucher soigneusement les archives publiques policières et juridiques concernant nos villages d'Aullène et de Monacia, une correspondante, Jeanine Thery, a eu la gentillesse de lui communiquer les photographies prises aux Archives nationales d'un compte rendu du premier trimestre 1851 de la Cour d'assises de Bastia d'une affaire de meurtres à Aullène. Parmi les noms cités dans le compte rendu se trouvent : Chiaroni, Lanfranchi, Lucchini et Vesperini.

Référence du document photographié aux Archives nationales : AN CARAN – BB- 21/152/2



Pour expliquer au lecteur pourquoi le rédacteur du compte rendu insiste sur la différence de traitement envers des plaignants obscurs et un accusé bénéficiant de protections, il est nécessaire de noter que les familles alliées de Pompée Chiaroni et de Jean Lanfranchi étaient celles de notables bien assis et pourvus de solides connexions. En outre, si aujourd'hui la colère du rédacteur nous semble bien justifiée au regard du traitement moderne de la justice, il faut tenter de se remettre dans le contexte historique et garder à l'esprit qu'un traité de paix, généralement objet de longues et pénibles tractations, ayant été signé devant le curé d'Arbellara, l'affaire avait probablement été déjà considérée comme close et le pardon accordé par les familles concernées.

Voilà un sujet intéressant que des recherches plus précises pourront peut-être mieux éclairer.


Autres références utiles : "Vendetta et banditisme en Corse au XIXe siècle" par Stephen Wilson.

------------- début du texte retranscrit -------------


1851, Cour d'assises de Bastia, affaire Pompée Chiaroni

Cour d'assises séant à Bastia
1er trimestre de 1851
Compte rendu des affaires criminelles jugées sous la présidence de Mr. le Conseiller Justin de la cour.

1851, Cour d'assises de Bastia, affaire Pompée Chiaroni

N° 15
Meurtre avec préméditation et guet-apens
Chiaroni Pompée, 27 ans, propriétaire célibataire, sachant lire et écrire assez bien. Condamné à 15 jours d'emprisonnement pour port d'armes prohibées par le tribunal de Sartène. Né et domicilié à Aullène (Corse).
Tribunal de Sartène
M. Cauret juge d'instruction


En avril 1842, un Lanfranchi était assassiné à Aullène et Luccchini Jean était poursuivi comme son meurtrier.

Le 12 mai suivant, Toussaint et Alfonsi Vesperini beaux frères de Lucchini rentraient à cheval d'Aullène à Arbellara. A Luguoli à un kilomètre d'Aullène trois coups de feu partent du talus qui domine la route de derrière une haie. Tousssaint Vesperini tombe sans vie. Une nouvelle décharge de trois coups se fait entendre. Alfonsi tombe à son tour atteint de deux balles, l'une à la cuisse et l'autre au talon gauches. Son cheval est tué. Il se relève et se jette dans un makis. Deux des assassins qui étaient au nombre de trois l'y poursuivent, et là immobile il les vit se livrant à leurs recherches. Il reconnut Lanfranchi Jean et Pompée Chiaroni. Ce dernier criait : Arrive ici, le voilà qui se sauve. 6 jours après Alfonsi était mort.

Indépendamment de cette attestation formelle d'Alfonsi, Chiaroni avait à combattre deux charges écrasantes. Ainsi il avait pris la fuite immédiatement après le crime et il ne reparaissait devant la justice qu'après huit années d'exil. Un traité de paix était intervenu entre sa famille et celle des victimes.

1851, Cour d'assises de Bastia, affaire Pompée Chiaroni

Enfin l'un de leurs frères présentait aux débats une lettre de l'ancien curé d'Arbellara qui avait été l'instigateur de la paix et dans laquelle il était dit qu'il fallait pardonner à Chiaroni, malgré son crime.

Tout cela était plus que suffisant pour faire condammer un accusé sans appui ; mais Chiaroni était doublement protégé par l'obscurité des plaignants et par les vives instances de ses protecteurs parmi lesquels figurait au premier rang celui des jurés de la session désigné dans la précédente affaire.

Il a été scandaleusement acquitté. Jean Lanfranchi son co-assusé l'avait été également en 1843.


------------- fin du texte retranscrit -------------


jeudi 8 février 2007

[presse] Hommage à M. Spadoni, receveur des P.T.T., 1973

Article de presse du Nice Matin du 5 juillet 1973. Monsieur Spadoni, alors receveur des P.T.T. à Aullène, a été honoré.
Hommage Mr Spadoni

dimanche 4 février 2007

[presse] Balade sur le Cuscione (pages 1 & 2)

Promenade sur le Cuscionu
promenade sur le Cuscionu

[presse] Extrême Sud > Canton de Figari > Mouvement pour le maintien des bureaux de La Poste

Note de scl : Le rôle des salariés de la Poste et de l'institution qu'ils représentent n'a jamais été anodin dans nos villages, on ne le clamera jamais assez. Dans notre société où "rentabilité", "rendement" et "bénéfice" sont des maîtres mots, il semble que soit devenu impossible de laisser une vraie place à l'aspect social et humain du travail qu'accomplissent les salariés de la Poste. C'est pourtant bien là que la notion de "service public" prend tout son sens et c'est tant mieux si les populations montent au créneau pour défendre ce service public. Dans son édition du 3 février 2007, Corse Matin relate la mobilisation des habitants du canton de Figari (micro-région "Extrême Sud") autour de ses bureaux de poste.

mobilisation pour le maintien des bureaux de La Poste, canton de Figari