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Compte rendu de la projection à l’Assemblée nationale par Jackie Poggioli
La projection de mon film au Palais-Bourbon est un nouveau pas dans le chemin de mémoire que j’ai entrepris pour extirper les Corses déportées de la nuit de l’Histoire, où elles avaient disparu pour la plupart. Il me faut préciser que la séance n’a pu se faire que dans des conditions de sécurité draconiennes, vu le lieu et le plan Vigipirate, encore renforcé par l’état d’urgence. La projection n’était ouverte qu’à des invités en nombre très limité et des personnes intéressées ont hélas été refoulées par les services de sécurité. Si quelques places sont restées inoccupées, à cause d’agendas trop chargés, c’était celles réservées aux députés et élus corses, leurs pairs continentaux eux-mêmes n’ayant pas pu être conviés à la projection, vue l’exigüité de la salle !
La présentation de la soirée a été faite, avec émotion et chaleur, par le député François Pupponi, originaire de Tallano. Plusieurs Aullénois étaient présents. Parmi eux, notamment, les descendants de résistants, comme Antoine Benedetti et Dominique Ribeddu. Des représentants de familles de déportées corses évoquées dans le film étaient là eux aussi : c’était le cas par exemple des proches de Noëlle Vincensini, de Danièle Casanova, de Janine Carlotti-Lévy. En l’absence de Paul Giacobbi, qui accompagnait le président de la République en Inde, son épouse a honoré de sa présence cette projection. Le grand-père de Paul Giacobbi a en fait joué un rôle important pour retrouver l’une des déportées corses, Janine Carlotti, dont la trace avait été perdue. Il faut rappeler par ailleurs qu’en juillet 1940, Paul Giacobbi, a été l’un des 80 parlementaires français à voter contre les pleins pouvoirs donnés à Pétain. Eu égard certains débats très actuels, il est nécessaire également de préciser que la déchéance de la nationalité française avait déjà à cette époque été appliquée : la mesure avait visé le général de Gaulle !
Outre la mise en lumière des femmes corses déportées, j’ai été très émue de contribuer avec cette projection à un autre
évènement inédit : l’entrée de la langue insulaire au Palais-Bourbon. Même la version française de mon film qui y était projetée est en effet émaillée d’interviews en Corse : celles de deux fils de déportées, dont le corse est la langue maternelle, comme elle l’était pour leurs propres mères.
Merci au site d’Aullène et à François Tafanelli, d’avoir relayé l’annonce de cette soirée et tanti ringrazii dino pà a so prisenza à i nosci paisani (dont certains comme Olga sont venus de Corse-même pour cette projection !).