[Archives dép.] Aullène > meurtre en 1909
(Source : Registre Écrou et télégrammes, Archives départementales, Ajaccio)
Meurtre à Aullène.
Le 19 mai 1909, il est environ 7h30 du soir. La soirée est alors sans doute calme et paisible avec une température agréable pour la saison printanière.
Une double détonation de fusil de chasse vient de retentir sur la place de l'église.
Un homme s'écroule au sol, mortellement atteint. Il s'agit de l'abbé Henri Napoléon ETTORI, âgé de 33 ans, né à Levie, desservant de la paroisse d'Aullène. Il regagnait son presbytère.
L'auteur des faits, SINONCELLI Jérôme Jean-Jacques, élève pharmacien, demeurant à quelques mètres du presbytère, prend immédiatement la fuite en direction de la forêt voisine où il s'y cache pendant 2h00 environ.
Tout le village est atterré par l'information. Quelques villageois se dirigent vers la place de l’église. Les gendarmes de la brigade d'Aullène se mettent à la recherche du meurtrier.
Deux heures plus tard, Sinoncelli réussit à regagner son domicile et se barricade à l'intérieur, fermant portes et fenêtres.
La maison est alors cernée par les militaires de la gendarmerie qui tiennent aussi à bonne distance les personnes présentes dont certaines hostiles à l'auteur des faits. Nombreux étaient ceux qui portaient leur fusil à l'épaule. Le risque que la situation ne dégénère était important.
Selon le rapport de Gendarmerie, Sinoncelli Jean Jacques présentait depuis quelques temps des signes évident d'atteinte d'aliénation mentale.
La nuit du 19 mai se passe finalement sans difficulté majeure.
Le lendemain 20 mai, l'officier de gendarmerie présent ordonne un renfort de personnel militaire en provenance des brigades de Cargiaca et Serra di Scopamène.
Les lieux sont calmes. Tout le monde semble dans l'attente du déroulement des évènements dramatiques qui étaient patents.
François Pietri, originaire de Zonza, oncle du nommé Sinoncelli, a été sollicité pour tenter d'obtenir vainement sa reddition. Aucun bouleversement n'entama cette journée.
Le lendemain 21 mai, vers 4h30 du matin, sous l'empire de la fatigue, Jean-Jacques répondit favorablement aux nouveaux appels de son oncle François à l'ouverture de la porte arrière de sa maison. Il s'y présenta sans arme. Il fut alors immédiatement saisi manu militari bien que n'opposant aucune résistance.
Sous la protection des gendarmes il a été conduit à la brigade d'Aullène, la colère est grande et vive. Les esprits sont exacerbés. Les gendarmes ont beaucoup de difficulté à protéger leur prisonnier.
Le 22 mai, il a été dirigé à la prison de Sartène.
Sa fiche d'écrou nous apprend qu'il est libre penseur, étudiant en pharmacie.
Sur ordre du Sous-Préfet de Sartène, le 11 août, il est conduit à Ajaccio dans un asile pour aliéné.
Selon sa fiche Matricule Militaire, il est décédé à l’hôpital Asile Montperrin d’Aix en Provence le 29.8.1914.
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