Le 01 août 2018, après la dernière journée de l'exposition "Mémoire de guerre", pour honorer les poilus morts pour la France au cours de l'année 1918, une petite délégation s'est ensuite rendue au monument aux morts afin de rendre un émouvant hommage à tous les soldats morts ou disparus dans les combats lors de la grande guerre. Quelques bouquets de fleurs de nos jardins ont été déposés tout autour de l'édifice.
Aullène, 01
août 2018.
Les Poilus morts en 1918.
Une centaine de noms de poilus mort pour la France, sont gravés dans le marbre des monuments aux morts d’Aullène
et de Monacia.
Ce terrible bilan n’est pas tout à fait exact dans la mesure
ou des décès sont intervenus après la période retenue par la loi (entre le
02.08.1914 et le 24.10.1919) pour obtenir par les familles la mention «
mort pour la France » sur les actes d’état civil. Je rappelle également que nos monuments aux morts
ont été inaugurés en 1923 et qu’hormis les défunts de la seconde guerre
mondiale, aucun poilu mort après 1923 n’a été inscrit sur les monuments.
Par conséquent,
certains poilus qui méritaient cette mention n’en n’ont pas bénéficiée au
détriment des familles.
13 poilus enregistrés
sur les monuments sont morts en 1918.
Ces 13 défunts ne sont pas tous décédés sur les lieux des
combats.
En effet, Jusqu’aux années 1917, les poilus étaient tués au
combat, ou ils décédaient des suites de leurs blessures à l’hôpital où ils
avaient été conduits, parfois dans l’ambulance pendant le trajet de transport. D’autres disparaissaient totalement
principalement lors des différents bombardements.
En 1918, les mairies d’Aullène et de Monacia, enregistrent
des décès à domicile.
C’est le cas pour 3 poilus : Lovichi Mathieu, Lucchini Vincent et Tomasini Dominique.
26 avril 1918.
Le Premier défunt de cette dernière année de guerre ;
TOMASINI Joseph, âgé de 28 ans, fils d’Antoine Godefroy et Marie
Rose Benedetti, Sergent au 4eRgt de Marche Tirailleur indigène. Il disparait à Cachy dans la Somme. Il est médaillé de la Croix de guerre et de
la médaille militaire. Distinctions bien méritées car chaque année (14- 15 et 1916, il a été blessé au combat). Il avait pour frère d’armes Don Jacques
Lovichi, mort pour la France le 14.04.1915.
Le 20 mai 1918, Mathieu Lovichi, décède à son
domicile de Monacia, des suites de maladie contractée en service. Incorporé un an avant, le 03 mai 1917, il est
affecté au 112è R.I. en qualité de soldat. Né le
07 mai 1898 à Monacia, Il
venait de fêter ses 20 ans. C’est le plus jeune aullènois mort pour la France. C’était le fils de Louis et de Marie
Françoise Ambroggi.
Au 112e R.I., deux autres aullènois y ont été affectés durant le conflit. Lovichi Victor, mort pour la en France en
Lorraine le 20.08.1914 et Natali Joseph,
dit Mulettu, mort pour la France le 19.07.1915 dans la Meuse.
Le 15 juillet 1918, à Ecury Sur Coole département de la Marne, dans l’ambulance
qui le transporte vers l’hôpital, Paul
François NATALI, âgé tout juste de 20 ans (et 3 mois), canonnier au 62e
d’Artillerie, décède des suites de ses blessures. Cela faisait à peine un an
qu’il avait été mobilisé pour la guerre. C’était
le fils de Mathieu et Caroline Tomasini.
Paul
François NATALI, né le 21.04.1898 à Monacia, partage la triste condition avec Mathieu Lovichi, d’être l’un des plus jeune
poilu d’Aullène mort pour la France.
C’était le
frère de Marie Olive épouse Paul Tomasini dit Lilinneda. (Les parents de Charlot
Tomasini, dont la maison est située sur la Rte d’Ajaccio, peu après la maison
de Fanfan Lucchini dit Bianconi)
Le 02 août 1918, à Saint-Christophe prés de Fontenoy dans l’Aisne, Bacciochi Vincent, âgé de 30 ans, est
tué à l’ennemie par éclats d’obus. Il était affecté au 327e R.I. en
qualité de soldat. Rappelé à l’activité
par ordre de mobilisation générale à la déclaration de guerre en août 1914, il
est blessé une première fois le
16.04.1917 à Vaucler dans la Marne par éclats de grenades. Le 14.08.1917, intoxiqué par les gaz en
Belgique, puis une nouvelle fois blessé par intoxication de gaz le
04.03.1918. C’était le fils de Pascal (dit: Muzzu) et d’Angèle Marie Baciocchi.
En 1918, un cas unique touche la communauté aullènoise ;
c’est la disparition non pas en raison
de bombardement ou d’un combat, mais à la suite du torpillage d’un navire sur
lequel il voyageait.
CARLI Pierre Don Charles Jean François. Agé de 22 ans, est
canonnier au 5e Régiment d’artillerie de campagne. Fils de Jérôme et
de RETALI Marie Jérômine. Cela fait à
peine 1 an qu’il est sous les drapeaux, bénéficiant d’une permission, Il
embarque à Marseille, à destination de Bastia sur le vapeur « Balkans » construit en 1882, qui est affecté par la compagnie Fraissinet, pour le courrier vers la Corse.
Dans la
nuit du 15 au 16 août 1918, ce bateau est torpillé par un
sous-marin allemand au large de Calvi entre Corse et Continent. Terrible
naufrage qui a causé la mort et la disparition de 417 personnes dont 300
permissionnaires. Seules 102 personnes ont
pu être sauvées.
Pierre
CARLI, est le 3e frère de la fratrie à mourir pour la France.
Cette famille originaire d’Aullène et d’Erbajolo, a été la plus
éprouvée par cette guerre. Pour mémoire : CARLI Don Jean est
décédé le 15.06.1915 en Alsace et son frère Charles Pierre, le 17.10.1917 à
Verdun.
Le 31 août 1918, à
Pierremande prés du bac d’Arblincourt dans l’Aisne, Marc Marie BENEDETTI, est tué au combat. Soldat au 366e
R.I, il est alors âgé de 39 ans. Rengagé
en août 1914 à la déclaration de guerre, il est affecté pendant deux mois en
Tunisie, puis dirigé avec son régiment sur le front Belge à Nieuport les
Bains. Le 12.09.1916, il est blessé une
première fois par éclats d’obus. Puis à
Péronne dans la Somme, le 10.12.1916, il sera intoxiqué par gaz.
Le
12.06.1918, il est cité à l’ordre du 366e R.I, il est alors décoré
de la Croix de Guerre avec étoile de bronze.
C’était le fils de Joseph Marie (dit: Bazura) et de Angèle Marie
Lucchini.
Ce même
jour du 26.09.1918, journée funeste pour
Aullène ; deux
de ses enfants seront tués à l’ennemie.
A
La Neuvilette prés de Reims dans la Marne, le Caporal Jean ALSATI, âgé de 31 ans, est tué à l’ennemie. Il était affecté au 21e
R.I.C. Il est titulaire de la Médaille
Militaire, après avoir été cité à l’ordre de son régiment pour sa bravoure au
combat. Avant de combattre contre
l’Allemagne, Jean ALSATI, était présent entre 1913 et 1915 sur de nombreux
conflits en Indochine. C’était le fils
de Joseph et de Marie Diane NATALI.
Joseph BENEDETTI, soldat au 33e
R.I.C., âgé de 21 ans perd la vie à
Dieppe sous Douaumont dans la Meuse.
Incorporé en janvier 1916, il est blessé une première fois en mars 1918.
Après un mois d’hospitalisation il
reprend son service. En avril 1918, il
sera cité à l’ordre de son régiment pour « Belle conduite au cours d’une
contre attaque ». C’était le fils de Jacques Marie (dit Pilonu) et
d’ ADANI Marie Vincentine.
Le 09 octobre
1918, Vincent Lillus Lucchini, décède
à son domicile d’Aullène. Il est alors
âgé de 32 ans. Engagé volontaire 1908
puis en 1910 au 22e R.I.C. C’était le fils de François et de Marie Lucie
Lucchini. Son fils Vincent est né
posthume.
Le 23 octobre 1918, à Vorgues dans l’Aisne, dans l’ambulance qui devait le conduire vers
l’hôpital, le caporal Jean LUCCHINI,
décède de ses blessures subies au combat.
Il était affecté au 164e R.I.
Profitant d’une permission, âgé
de 29 ans, il se marie à Sartène le 12 juillet 1918 avec madame AMADURA Marie
Louise. Une petite fille prénommée Jeanne est née
l’année suivante le 04 juin. C’était le fils d’Antoine Marie et de
Colombani Marie Françoise. Sa
veuve ; Marie Louise, s’est remariée en 1921 à Sartène avec Joseph Lucchini, le frère de son mari. –A noter, Joseph,
a participé à la fin de la 1iere guerre mondiale et 20 ans plus tard à
la seconde guerre mondiale. Il était papa de deux enfants. - Jean
Lucchini, était aussi le frère d’Antoine François, qui décédera le
15.09.1919 à Aullène à l’âge de 26 ans. -Pour
la petite histoire : « Antoine François, s’était engagé dans la Marine en 1911. En qualité de Quartier Maitre " embarqué ", sur un sous
marin. Alors qu’il patrouillait en mer Salonique, le sous marin a été torpillé
par un sous marin Allemand. La chance lui a permis de s’en réchapper et surtout
de rejoindre à la nage la terre. Il
était engagé durant toute la première guerre mondiale.
Nous
somme le 27 octobre 1918, en Grèce, à la base navale de Patras, le marin
Lanfranchi Bigarne Jacques Pierre,
Matelot de 3é classe originaire d’Aullène et de Viggianello, âgé de 25 ans est déclaré mort pour la France. Fils d’Antoine Godefroy et de Marie Diane
Lanfranchi . Il s’était engagé en octobre 1913 dans la Marine Nationale. Son acte de décès rédigé par Le Capitaine de Frégate Henri Martin de la
Martiniére, porte la mention Mort pour la France.
La base
navale de Patras, était chargée d’assurer la sécurité des transports maritimes
à travers la méditerranée. Notamment par la chasse aux sous-marins.
31 octobre 1918, à
Aullène, décède Dominique TOMASINI,
âgé de 25 ans. Engagé volontaire en 1911
au 111e R.I. Il signe en
1912 un nouveau contrat d’engagement au 8è R.I.C.
Dés 1914, il sera nommé
sergent. Gravement blessé dans un combat
à Massiges (Marne) le 28.09.1914, il sera amputé de l’humérus bras droit. C’était
le fils de Charles et de Marie Jeanne Lovichi. Né le 14.10.1893 à Aullène, il venait de fêter
son anniversaire. Son frère Jean Jacques, est mort pour la
France dans la Somme le 13.04.1916. Il a eu
pour frères d’armes, Tramoni Paul Jérôme, originaire de Gianuccio, mort
pour la France le 28.12.1914 à Massiges (Marne) et mon grand père, Jean
Antoine Tafanelli, qui a été également gravement blessé le 22.09.1914 à
Massiges (Marne) dans cette même bataille. C’était
le frère de Colomba dit ChaMacaro, épouse de Marc Tomasini dit Tata. (la maison
familiale est située en montant à droite sur la route qui méne « à la
colline et au stade » juste après la caserne.
06 novembre 1918. Nous sommes dans
la période pré Armistice qui prendra effet officiellement le 11 novembre 1918 à
Onze heures.
Quelques jours auparavant, le 31 octobre 1918, alors qu’il
stationne avec son régiment entre Gomont et Herpy dans les Ardennes, Paul Jérôme TOMASINI, brancardier de 2éme classe au 22e R.I. est
gravement blessé. Transporté par
ambulance il mourra le 6 novembre à l’hôpital de Reims dans la Marne. Il est alors âgé de 28 ans.
Incorporé en 1911 dans un régiment d’artillerie en qualité de
canonnier, il sera démobilisé en septembre 1913 puis remobilisé à la
déclaration de guerre le 02.08.1914.
Blessé une première
fois le 16 mars 1916 à Esnes en Argonne dans la Meuse, il sera une seconde fois
blessé devant Verdun le 24 septembre 1917.
A la suite de cette blessure, ne pouvant sans doute plus servir dans un
régiment d’artillerie, il sera alors affecté Brancardier au 22e R.I.
Sa citation
posthume nous permet de comprendre les circonstances de son décès.
« Soldat d’un dévouement
absolu, blessé très grièvement devant Herpy (Ardennes), en relevant les blessés
et les Morts pour la France «.
La médaille
Militaire et la Croix de guerre avec étoile de bronze lui ont été décernées.
(J.O : 16.06.1924)
C’était le
fils de Joseph Antoine dit Guisepponu et de Angeline Quilichini.
Le 13
février 1922 ses cendres ont été rapatriées à Monacia.
Paul Jérôme
Tomasini, sera le dernier soldat à succomber en 1918 et à clôturer cette terrible série qui a commencé en août
1914.
L’Armistice a été signé, pour autant d’autres
poilus vont mourir dans les années à venir.
En 1919 et 1922, ce sera le cas notamment de Sinoncelli Antoine, Lucchini Antoine
François, Benedetti Joseph, Lucchini Pierre….
François TAFANELLI.
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