[Presse] Aullène & Monacia d'Aullène > Réhabilitation des fusillés pour l'exemple de 14 - 18.
Le
site Corse Net Infos, a publié le 11 novembre 2019, l’article ci-dessous.
Aullène et l’Assemblée de
Corse, unis pour la réhabilitation des fusillés de 14-18
Pierre
BERETTI, le Lundi 11 Novembre 2019 à 16:37
A l’heure où la Corse rend hommage à ses enfants
tombés pour la France, un projet est mené par le village d’Aullène soutenu par
l’Assemblée de Corse et la journaliste Jackie Poggioli qui avait dédié un
documentaire à cette question. Il s’agit de la réhabilitation des « fusillés
pour l’exemple ».
http://aullene.blogspot.com
Depuis
quelques années, l’histoire et la culture insulaires font régulièrement l’objet
à Aullène d’expositions et de débats, organisés sous l’égide de la
municipalité. Après bien d’autres sujets comme la Résistance et la Déportation,
la lutte pour la Laïcité, la place des femmes en Corse, la littérature locale,
ce sont les fusillés pour l’exemple de 14-18 qui cet été ont
été mis en lumière par cette commune de l’Alta Rocca.
A l’ordre du jour, une conférence de Jean-Marc Schiappa, président de l’Institut d’histoire de la Libre Pensée, accompagnée par une présentation, par les organisateurs locaux, des dossiers de chaque fusillé corse et un débat.
Cet évènement vient d’avoir des suites importantes, lors de la dernière session de l’Assemblée de Corse. La Résolution du président de l’Exécutif concernant la réhabilitation des fusillés corses, a en effet pris en compte l’initiative lancée à Aullène par la journaliste Jackie Poggioli, cheville ouvrière de la manifestation, lors du débat qui avait rassemblé une nombreuse assistance.
Prenant acte de l’absence de réponse de l’Etat à un vote à l’unanimité, en 2011, de l’Assemblée de Corse qui réclamait une réhabilitation collective des fusillés de l’île et de tout le pays, la réalisatrice de ViaStella, auteur du documentaire Fucilati in prima linia, qui a été à l’origine de la Motion d’il y a huit ans, avait proposé aux élus insulaires de procéder à la proclamation solennelle de cette mesure, à l’échelle locale, en tant que représentants de la Corse.
A défaut de pouvoir être inscrite dans la Loi, une telle initiative était susceptible selon la journaliste d’être reprise dans différentes régions de l’Hexagone, et présentée comme la plus susceptible de contrer le véto de l’Etat sur la question, et de laver publiquement la mémoire des soldats victimes de l’arbitraire des Conseils de Guerre, mis en exergue par des officiers supérieurs eux-mêmes, à l’instar du Général André Bach.
Peu après le débat d’Aullène, la journaliste de Viastella a été contactée par Gilles Simeoni puis par la directrice-adjointe de son cabinet, Marie-Christine Bernard-Gelabert, désireux de souscrire à cette demande et voulant rassembler les éléments d’information les plus exhaustifs sur cet épineux dossier.
Le 24 octobre, le président de l’Exécutif a donné à ce dossier une réponse qui restera dans les annales, concernant ce sujet, même si l’heure tardive du vote et une actualité chargée ne lui ont pas assuré la couverture médiatique que l’évènement aurait mérité.
La résolution proclamant, au nom des élus de l’ADC, la réhabilitation solennelle des fusillés pour l’exemple corses de 14-18, a été votée à l’unanimité. Deux invités étaient présents: Jackie Poggioli et le réalisateur Jean-Marie Antonini, auteur du film Aio zitelli, qui a été projeté dans l’hémicycle.
Basée sur l’histoire d’un des fusillés corses, Joseph Gabrielli, ce court-métrage, qui a reçu de nombreux prix dans des festivals internationaux, a été très chaleureusement applaudi par les élus.
Bien des habitants d’Aullène sont satisfaits pour leur part d’avoir apporté leur contribution à ce devoir de mémoire. Ils comptent aujourd’hui faire mettre en valeur par les services concernés la dimension patrimoniale du Monument aux Morts de leur village, au profil unique : c’est le seul, en Corse et dans tout le pays, à avoir été conçu à l’effigie d’un Fusillé, selon un manuscrit signé en 1919 par son maître d’œuvre, le capitaine Joseph Lucchini.
Le soldat martyr s’appelait Joseph Tomasini. Agé de 22 ans et père de deux enfants en bas-âge, ce jeune Poilu d’Aullène, appartenant au 173e RI, a été passé par les armes en septembre 1914. Une stèle bilingue, en corse et en français, apposée en 2014, rappelle son histoire : une œuvre communale elle aussi totalement atypique.
Sur les Monuments aux morts, les Autorités tentent en effet depuis la Première guerre de prohiber toute démarche jugée transgressive,. L’utilisation de la langue vernaculaire, historiquement bâillonnée, pour évoquer le personnage du fusillé, lui aussi traditionnellement voué aux gémonies par le Pouvoir, est un double affichage contestataire, très longtemps impensable sur un tel édifice. Comme la résolution de l’Assemblée de Corse, cette inscription hautement symbolique témoigne de la place à part occupée par l’île dans le débat sur les Fusillés pour l’exemple de 14-18.
A l’ordre du jour, une conférence de Jean-Marc Schiappa, président de l’Institut d’histoire de la Libre Pensée, accompagnée par une présentation, par les organisateurs locaux, des dossiers de chaque fusillé corse et un débat.
Cet évènement vient d’avoir des suites importantes, lors de la dernière session de l’Assemblée de Corse. La Résolution du président de l’Exécutif concernant la réhabilitation des fusillés corses, a en effet pris en compte l’initiative lancée à Aullène par la journaliste Jackie Poggioli, cheville ouvrière de la manifestation, lors du débat qui avait rassemblé une nombreuse assistance.
Prenant acte de l’absence de réponse de l’Etat à un vote à l’unanimité, en 2011, de l’Assemblée de Corse qui réclamait une réhabilitation collective des fusillés de l’île et de tout le pays, la réalisatrice de ViaStella, auteur du documentaire Fucilati in prima linia, qui a été à l’origine de la Motion d’il y a huit ans, avait proposé aux élus insulaires de procéder à la proclamation solennelle de cette mesure, à l’échelle locale, en tant que représentants de la Corse.
A défaut de pouvoir être inscrite dans la Loi, une telle initiative était susceptible selon la journaliste d’être reprise dans différentes régions de l’Hexagone, et présentée comme la plus susceptible de contrer le véto de l’Etat sur la question, et de laver publiquement la mémoire des soldats victimes de l’arbitraire des Conseils de Guerre, mis en exergue par des officiers supérieurs eux-mêmes, à l’instar du Général André Bach.
Peu après le débat d’Aullène, la journaliste de Viastella a été contactée par Gilles Simeoni puis par la directrice-adjointe de son cabinet, Marie-Christine Bernard-Gelabert, désireux de souscrire à cette demande et voulant rassembler les éléments d’information les plus exhaustifs sur cet épineux dossier.
Le 24 octobre, le président de l’Exécutif a donné à ce dossier une réponse qui restera dans les annales, concernant ce sujet, même si l’heure tardive du vote et une actualité chargée ne lui ont pas assuré la couverture médiatique que l’évènement aurait mérité.
La résolution proclamant, au nom des élus de l’ADC, la réhabilitation solennelle des fusillés pour l’exemple corses de 14-18, a été votée à l’unanimité. Deux invités étaient présents: Jackie Poggioli et le réalisateur Jean-Marie Antonini, auteur du film Aio zitelli, qui a été projeté dans l’hémicycle.
Basée sur l’histoire d’un des fusillés corses, Joseph Gabrielli, ce court-métrage, qui a reçu de nombreux prix dans des festivals internationaux, a été très chaleureusement applaudi par les élus.
Bien des habitants d’Aullène sont satisfaits pour leur part d’avoir apporté leur contribution à ce devoir de mémoire. Ils comptent aujourd’hui faire mettre en valeur par les services concernés la dimension patrimoniale du Monument aux Morts de leur village, au profil unique : c’est le seul, en Corse et dans tout le pays, à avoir été conçu à l’effigie d’un Fusillé, selon un manuscrit signé en 1919 par son maître d’œuvre, le capitaine Joseph Lucchini.
Le soldat martyr s’appelait Joseph Tomasini. Agé de 22 ans et père de deux enfants en bas-âge, ce jeune Poilu d’Aullène, appartenant au 173e RI, a été passé par les armes en septembre 1914. Une stèle bilingue, en corse et en français, apposée en 2014, rappelle son histoire : une œuvre communale elle aussi totalement atypique.
Sur les Monuments aux morts, les Autorités tentent en effet depuis la Première guerre de prohiber toute démarche jugée transgressive,. L’utilisation de la langue vernaculaire, historiquement bâillonnée, pour évoquer le personnage du fusillé, lui aussi traditionnellement voué aux gémonies par le Pouvoir, est un double affichage contestataire, très longtemps impensable sur un tel édifice. Comme la résolution de l’Assemblée de Corse, cette inscription hautement symbolique témoigne de la place à part occupée par l’île dans le débat sur les Fusillés pour l’exemple de 14-18.
http://aullene.blogspot.com
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