vendredi 24 juillet 2009

[alerte] Incendie

De notre magnifique Alta Rocca (historique, pas celle dont Levie est la capitale auto-proclamée) et de notre superbe "Bassa Rocca"(1), il ne restera bientôt plus que des cendres, hélas. Cette nuit, la forêt continue de brûler et le vent ne fait qu'attiser l'incendie.

C'est sans douter que j'utilise le "nous" pour dire qu'ici, nous sommes très en colère et très amers.

D'après les gendarmes, ce sont des travaux sur un pylône EDF (dis tonton, pourquoi tu tousses ?) qui auraient arraché une ligne à moyenne tension à Baracci et aurait provoqué un début de feu ; toujours d'après les gendarmes, ce départ feu aurait ensuite été alimenté par des criminels.

Aujourd'hui, avec le changement de vent, le feu s'est propagé en direction du col de la Vaccia et de l'autre côté de la crête vers Moca. Du côté de la Vaccia, les pompiers laissent filer car ils ne peuvent pas le contrôler. Les Aullènois installés au Fozzanincu et au pont du Chjuvonu ont abandonné leurs maisons ce matin vers 1 heure ; ils attendent au village que le feu soit passé pour remonter se rassurer ou pleurer. Les occupants de la seule maison d'Acqua'rossa habitée à l'année tiennent encore le fort. Sur le flanc sud du village, l'incendie s'est dirigé en milieu de journée vers Carghjaca et a semblé plus tard remonter vers Zirubia.

Sans énoncer les moyens de prévention inexistants dans notre région délaissée par les Zautorités (comme par exemple l'absence d'entretien et de couloirs anti-feu), on constate avec beaucoup d'amertume que si les moyens mis en œuvre ce matin (rotations d'avions Canadair et Tracker) l'avaient été hier en début d'après-midi sur Burgu et les Martini, la forêt n'aurait probablement pas brûlé ainsi et la tâche des pompiers au sol aurait assurément été moins pénible. Encore un "si" : si les sommes dépensées sans honte par nos politiques, élus et représentants officiels pour venir faire des moulinets en clamant des "Plus jamais ça" et autres "Zéro" blablas, étaient ne serait-ce que partiellement consacrées, au hasard, à la prévention sur le long terme, nous aurions eu des couloirs pare-feu (je radote) et des accès de secours même dans nos (vieilles) forêts escarpées. Le coût d'un voyage en Falcon, ça en représente de la main d'œuvre forestière.

Ca, c'est pour l'incendie que nous continuons de subir sur Aullène.

Du côté de Sartène, c'est, encore d'après les gendarmes, un type qui aurait pratiqué un écobuage strictement interdit en cette saison. L'incendie a ravagé toute la vallée de l'Ortolu puis est remonté vers Cagna en frôlant Ghjanucciu.

En plaine de Peri, ce sont des feux criminels qui ont provoqué l'important incendie d'hier.

Et grâce aux militaires, une partie des forces d'intervention nécessaires ici a été occupée à lutter contre l'incendie provoqué par nos joyeux bidasses au nord de Marseille. Bravo les gars !

Restons positifs car nous n'aurons pas tout perdu : d'une part le paysage observé depuis le sommet de Tana sera presque harmonieusement pelé de Cagna jusqu'à la Vaccia et d'autre part nous n'aurons pas à tailler nous-mêmes des couloirs pare-feu, chose que nous aurions pourtant dû faire depuis longtemps ainsi que le prouve cette catastrophe.





(1) Pour ce "Bassa Rocca", allez donc en discuter avec Jean de l'hôtel, l'expression est de son cru.

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